Ce matin, c’est le branle-bas de combat. Le camp est en effervescence et pour cause; l’expédition prend un nouveau cap. Plus question de camp de base, nous partons en itinérance sur le lit de la rivière Lindu.
Cela fait 6 jours que tout le monde se prépare mentalement a s’engager sur ce cours d’eau aux nombreuses inconnues. Jean-Michel, Evrard et leur ami indonésien Edwin en ont fait la première descente il y a deux ans dans des conditions épiques et sans savoir si cela passait. Aujourd’hui, l’engagement est donc bien moindre. On sait qu’il n’y a pas d’obstacles infranchissables, de siphons ou autres pièges. En revanche, la physionomie de la rivière a pu largement changer en deux ans et le débit étant bien plus faible cette année, on peut s’attendre a ce que les dizaines de rapides a franchir soient plus compliqués. Et a 12 personnes, la vitesse et la réactivité ne sont pas les mêmes qu’a trois.
Les sacs se font. Les hamacs, tentes, moustiquaires et bâches sont démontées. Le camp se vide petit a petit. Jean-Michel, Tanguy et Ambhu prennent le large et retournent a notre premier camp pour mettre toute leur énergie sur les affuts et captures d’images de l’Anoa. Ils en profitent pour récupérer le matériel qui ne peut pas être transporté sur les bateaux et le descende à Wangudu avec un pick-up, tandis que Luis et Maikov parte pour une semaine d’enquête dans les villages du nord Matarombeo. Nous nous retrouverons tous – si tout se passe bien – dans 6 ou 7 jours.
Le chargement et l’équilibrage des bateaux prend du temps, nous sommes trop lourdement charges. Evrard se voit contraint de prendre un autre bateau derrière le sien en remorque remplie de sacs lourds. Les passages de rapides n’en seront que plus délicats et les portages plus longs.
Vers 14h, nous disons au revoir également à Nando qui rentre en France dans deux jours et les 10 embarcations s’engouffrent dans la gueule de l’ogre. Au premier rapide, Luc-Henri est retourné comme une crêpe. Il perd pagaie, lampe frontale, lunettes de vue et gopro, un bon début. Nous récupérons tout sauf les lunettes. Heureusement, il en a une paire de rechange.
Après être ressortis a la lumière, nous avançons tranquillement jusqu’à un bon bivouac sur une terrasse horizontale. Le feu de camp est délicieux, les repas lyophilises aussi. Chaque soir, Yanick s’est engagé à installer un observatoire au sommet d’un arbre pour Anne-Sophie. A 17h, c’est chose faite, elle pourra observer les oiseaux depuis son propre perchoir des le lever du jour.
A 20h, le camp ronfle déjà.