Cette semaine, les scientifiques ont concentré leurs recherches sur le glacier Apusinikajik. Voici, en images, les secrets qu’il réserve
Derrière ce nom à la sonorité bien rythmée se cache notre premier glacier de la péninsule du Renland: celui sur lequel nous prenons pied après avoir cherché un passage dans la succession de moraines entrecoupées de langues de glace constituant son front sud-ouest.
Peu accidentée, la surface du glacier est parsemée de dépressions arrondies formant comme des dolines, ainsi que de nombreuses crevasses laissant apparaître une glace lisse d’un bleu lagon.
Le glacier Apusinikajik descend de la calotte de glace du Renland en opérant un virage très marqué – presque un demi-tour – avant de prendre la direction du Skillebugt, le fjord par où nous sommes arrivés en bateau. Mais ce faisant, il vient buter contre une montagne au sud et se divise en deux branches. Tandis que l’une descend vers le fjord, l’autre passe de l’autre côté de la montagne et ‘remonte’ la vallée vers l’intérieur de la péninsule du Renland. C’est la direction que nous prenons.
Le front de cette branche du glacier est magnifique: une falaise de glace striée de nervures chaotiques tombe d’une quinzaine de mètres de haut dans les dunes de sables.
Au centre du front, un pont de glace providentiel nous fournit un passage pour descendre du glacier et atteindre le sable. En-dessous, l’eau a creusé de superbes cavités.
Sur la droite, le front du glacier s’effondre dans ce qui était un immense lac il y a encore un mois. En se retirant, celui-ci a laissé de nombreux icebergs sur le sable qui forment un paysage surnaturel, un chaos de blocs de glace échoués dans le désert.