Au petit matin, nous descendons la rivière Lindu sur quelques centaines de mètres afin d’installer notre camp de base. C’est chose faite vers 11h30 et le premier repas de la journée est enfin dégusté collégialement.
Le reste de la journée est consacré à explorer les alentours et à organiser la grande descente sur la Lindu. Ce qui attise particulièrement notre curiosité est une grande cavité dans laquelle s’engouffre la rivière sur quasiment un kilomètre.
Alors que les biologistes commencent à farfouiller aux alentours, oiseaux pour Anne-Sophie, plantes pour Aurélien et les pistes des grands mammifères pour Tanguy, pour ma part un petit saut sous terre avec Evrard pour une reconnaissance de la Lindu souterraine.
En effet, équipé léger nous suivons, Evrard, Phil et moi, la rivière qui disparaît sous terre. Le porche d’entrée est énorme pas moins de 30 mètres de hauteur. La progression se fait sur les parois qui surplombent le cours d’eau. L’escalade est relativement aisée avec une roche offrant aspérités et autres prises. Les plafonds sont toujours aussi hauts et abritent des centaines de chauve-souris. Des troncs d’arbres sont littéralement enfichés entre les rochers démontrant la puissance des courants lors de la pleine saison des pluies. Les paysages souterrains sont somptueux. Nous arrivons à un carrefours où il devient impossible de suivre la rivière. Nous tentons une grande galerie à main droite en espérant qu’il s’agit d’un shunt qui nous permettra de rejoindre la cours d’eau plus en aval. C’est chose faite après 100 mètres.
Cependant, les parois sont impraticables et nous décidons de nous mettre à l’eau et de nager le plus loin possible. En réalité, il suffira d’à peine 200 mètres pour apercevoir et atteindre la sortie.
Cette partie souterraine est donc facilement franchissable et notamment en bateau. Cela sera un autre objectif pour demain de vérifier si la partie qui ressort est navigable jusqu’à la zone que nous avions repérer deux ans auparavant.
L’exploration est en route !