Pour la plupart d’entre nous, une bonne journée commence par de bonnes blagues autour du feu en dégustant un muesli lyophilisé. Pour Anne-Sophie, c’est au sommet d’un arbre que les choses se passent.
Juste le temps pour l’équipe de petit déjeuner et de tout ranger, et la voila qui descend du ciel accompagnée d’un petit sourire timide qui en dit long sur le plaisir qu’elle prend a être la haut avec les oiseaux.
Nous enfourchons alors nos montures, chaque jour délestées de quelques kilos de nourriture et nous nous laissons bercer par les flots.
Enfin bercer, il faut le dire vite, car on se fait parfois bien malmener et il s’agit d’être vigilant pour éviter d’effleurer les lames de couteaux de rochers pour garder les bateaux en état jusqu’a la fin.
Les rapides se succèdent. Parfois ça passe, parfois ça ne passe pas. On ne le sait qu’au moment d’y arriver. La rivière a en effet bien changé depuis deux ans. Quand ça ne passe pas, nous déchargeons les bateaux et faisons quelques allers-retours sur la berge pour tout transporter un peu plus loin. L’opération de portage, laborieuse hier, est aujourd’hui plus rodée. Cependant, elle reste épuisante et a chaque rapide franchi, chacun espère que ce sera le dernier.
Nous croisons de belles résurgences que Luc-Henri, Phil et Evrard explorent systématiquement. Presque toutes présentent une belle galerie aquatique que l’on pourrait vraisemblablement remonter pendant longtemps. Le temps nous manque malheureusement. Ces ouvertures seront donc pour les prochains spéléologues de passage.
Le bivouac est installé sous quelques superbes bouquets de bambous géants, 4 mètres au-dessus de l’eau. Le bain du soir est délicieux comme chaque soir depuis le début de cette aventure, d’autant plus que les moustiques sont totalement absents. Les guêpes et fourmis en revanche, prennent aisément la place de l’insecte pénible.